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Revue de presse: article du progrès sur le manque de main d'œuvre sur la ZI
Dernière mise à jour : 23 août 2022
« La capacité de production existe mais la main-d’œuvre manque »
Article du progrès - date de parution : 2 août 2022 - Par Christelle LALANNE
Valéry Mercier est le président de l’Association des industriels de la région de Meyzieu, forte de 200 adhérents qui génèrent entre 9 000 et 10 000 emplois sur la Zac des Gaunes. Il se dit « dubitatif quant à la situation économique du pays ».

Valery Mercier, président de l’AIRM. Photo archives Progrès /Christian Gizon
Comment vont les affaires sur la Zac des Gaulnes et pour les adhérents de l’AIRM ?
« Avec la crise Covid, les industriels de la zone, essentiellement patrons de PME et PMI, avaient rencontré pas mal de problèmes liés aux difficultés d’acheminement des matières premières. La guerre en Ukraine a été un nouveau coup dur avec une hausse du coût de ses matières premières.
Mais malgré cela, les affaires ont bien repris. Et pour la première fois de ma vie, j’ai vu l’emploi limiter l’activité de certaines entreprises.
Avant nous entendions : « C’est difficile, nous n’allons pas y arriver », aujourd’hui j’entends : « Je refuse des marchés parce que j’ai la capacité de production, mais pas la main-d’œuvre à mettre en face ». Et cela est plutôt inquiétant. »
Que peut faire l’AIRM pour pallier ce manque de main-d’œuvre ?
« Depuis plusieurs années, nous travaillons en partenariat avec Pôle Emploi et les entreprises d’insertion, notamment Unis pour l’emploi, pour recruter localement. C’est avantageux pour les salariés qui n’ont pas à faire trop de kilomètres pour se rendre au travail.
L’an dernier, 150 offres d’emploi qui avaient transité par l’AIRM ont ainsi été pourvues.
Nous avons également réalisé des films sur les métiers en tension avec des témoignages d’opérateurs, caristes, monteurs ou soudeurs qui expliquent comment ils travaillent aujourd’hui et leurs évolutions de carrière. Ces films sont diffusés lors du ZI Tour qui permet de découvrir 10 entreprises de la Zac. (lire par ailleurs). Cela permet de sensibiliser les personnes qui ne sont a priori pas emballées par l’industrie mais aussi les collégiens qui seraient intéressés par les branches professionnelles.
L’industrie en général paie bien mieux que le Smic. Mais aujourd’hui on estime à 1 personne sur 6 qui travaille dans l’industrie. C’est trop peu pour faire passer le message que le travail a bien changé. C’est pourquoi une véritable mutation est nécessaire. »
De quelle mutation parlez-vous ?
« Les cycles de recrutement doivent être largement raccourcis. Aujourd’hui un demandeur d’emploi rencontre trois ou quatre personnes de l’entreprise avant de recevoir une réponse. Les entreprises devraient être capables de recruter en une semaine ou dix jours maximum pour éviter que le candidat ne disparaisse.
L’AIRM a organisé une table ronde à ce sujet. La Métropole aurait elle aussi sa part à jouer dans le recrutement local. Mais j’ai l’impression que nous sommes un peu aux confins de l’empire…Cela me laisse dubitatif sur la situation économique. Dommage que dans ce bon cycle de l’économie nous n’ayons pas pu atteindre le plein-emploi. Plus d’emplois créent plus de valeurs et permet de réinjecter de l’argent dans les hôpitaux, la formation et dans de nombreux autres domaines. »
Qu’en est-il des nouvelles implantations ?
« C’est un autre problème pour les entreprises. Car la zone est pleine et il y a aujourd’hui plus de demandes d’implantations que de foncier disponible sur la Métropole.
C’est par contre une opportunité pour la Communauté de communes de l’Est lyonnais qui elle, a plus de disponibilités. Beaucoup de signaux sont au vert mais les problèmes de terrain ou de main d’œuvre viennent contrarier le bon cycle de l’économie »
Et de l’accessibilité à la Zac ?
« Il manque de vrais projets structurants pour l’accessibilité aux zones industrielles. Attendre une mutation des pratiques c’est bien, mais l’industrie fait qu’on ne parviendra jamais à tout faire fabriquer localement, ni à vendre localement.
Les vaccins fabriqués à Meyzieu, par exemple, ont été exportés dans le monde entier (idem pour les congélateurs fabriqués par l’entreprise Froilabo NDLR). Si on veut être pointu dans un domaine, il faut avoir les moyens de l’exporter.
À l’intérieur de la Zac, le problème du dernier kilomètre reste entier. Nous mettons à disposition des vélos pour les entreprises mais il nous faut y réfléchir davantage. »
Le dernier bâtiment du Veellage Meyzieu est à louer

Inauguré le 6 juillet, le tout dernier des six bâtiments qui constituent le Veellage Meyzieu, est constitué de cinq cellules de 400m2, désormais accessibles à la location.
« Pensés pour accompagner les locataires dans leur développement, ces 6 bâtiments modulables, dont le premier est sorti de terre il y a neuf ans, ont déjà permis à l’un de nos locataires de passer de 1000 m² à 2500 m² afin de l’accompagner dans sa croissance », indiquait ce jour-là Christophe Le Corre, président de la foncière privée Proudreed, à l’origine de ces parcs d’activités nouvelle génération.
« Le Veellage de Meyzieu qui accueille déjà une dizaine de locataires, occupant des surfaces allant de 300 à 2 500 m², comme l’opérateur funéraire OGF ou l’expert en sécurité Bartec vient compléter l’offre de Proudreed sur la Métropole. Trois autres Veellage comme celui existent en effet à Dardilly, Saint-Priest et Dagneux.
En bref
➤ L’Association des industriels de la région de Meyzieu (AIRM) rassemble plus de 200 entreprises (soit 9 000 emplois) de Meyzieu, Jonage et Pusignan sur la Zac des Gaulnes.
Son objectif : contribuer à la compétitivité de ses adhérents et au respect de l’environnement via la mise en œuvre de services mutualisés et d’animations répondant aux objectifs de développement durable. Elle favorise aussi les synergies et les partenariats locaux entre adhérents.
➤ Pour briser les idées reçues sur certains métiers (préparateurs de commande, caristes, monteurs, opérateurs,…), l’AIRM a mis sur pied en début d’année un ZI Tour. Un parcours commenté, en bus, qui permet de découvrir 10 entreprises et autant de témoignages de salariés. Un parcours ouvert à tout public, des collégiens aux demandeurs d’emploi. Ces derniers sont d’ailleurs invités à participer aux prochains ZI tours, proposés les 13 septembre et 8 novembre de 9 h 11 h et les 14 novembre et 14 décembre de 14 h à 16 heures.